Christophe ETIEN nous raconte son trail des Vosges (55km – 2700M dénivelé +)

Après quelques expériences de Trail entre 20 et 50 km en Belgique, je souhaitais voir si un trail de montagne pouvait également m’amuser. En Belgique, on enchaîne des « petites » montées et descentes, je souhaitais donc voir comment j’allais réagir dans des ascensions qui durent d’une demi-heure à presque une heure.

Un coup d’œil sur l’agenda familial et sur les sites de trail et je bloque une place pour le Trail des Roches, dans les Vosges. Annoncé au programme : 55 km et 2.700 m de D+.

Je propose la date aux copains traileurs, et c’est ainsi qu’on se retrouve à trois sur la ligne de départ à 6h00 du matin ce 30 avril. Il gèle, mais le soleil est annoncé pour plus tard. Je cours en short, chaussures de trail, T-shirt et manchons sur les bras, et avec mon petit sac à dos chargé de boissons et de quelques pâtes de fruits et autres barres de céréales. J’ai juste enfilé un vieux T shirt en coton par dessus, que j’abandonnerai après 2 km sur une poubelle. L’échauffement est en effet fini, place aux premières grimpettes!

Le démarrage se passe bien, je trottine et nous sortons de la ville de Saint Dié pour monter dans le premier massif au menu du jour. Je suis un peu derrière les copains, que ce qui m’arrange. Je ne veux pas partir trop vite et essayer de les suivre, ils sont censés être plus rapide moi.

Les premières montées se passent bien, sur un terrain très pierreux. On comprend de mieux en mieux le nom de ce trail des Roches… Les descentes me permettent de regagner quelques places, et je rejoins mon ami Luc jusqu’au premier ravito. On a bouclé 10 km, le soleil se lève, et je me sens très bien. Un verre de coca, un morceau de banane et c’est reparti.

Dans les minutes qui suivent, on connaîtra notre premier ascension « droit dans la pente ». J’arrive au sommet sans que mon cardio ne s’emballe de trop, et en sentant juste que mes mollets y ont perdus leurs premières forces. Les descentes pour le retour en ville se font la plupart sur des chemins techniques, où il est difficile de dépasser et d’accélérer.

On retourne ensuite vers notre point de départ, et c’est accompagné d’un gars de Chaumont-Gistoux que je retrouve mon sac, pour un changement de T-shirt et y déposer mes manchons, plus nécessaires à cette heure. On a parcouru 26 km en 3h15, et j’apprendrais ensuite que je suis 178 ième sur 400, sans prendre en compte les coureurs qui le font en relais.

Maintenant, on aborde la GROSSE difficulté du parcours : la montée des schliteurs. un bon 600m de D+ en 5 km, dans un sentier très technique. De quoi envier les coureurs armés de bâtons, où ceux qui ont des manchons de compressions sur les mollets! Je m’arrête plusieurs fois, pas envie de me cramer déjà ici, il reste des kilomètres difficiles ensuite!

Dès que j’atteins le sommet à plus de 900 mètres d’altitude, j’en profite pour prendre un peu de la neige restante sur les bas côté pour me refroidir la tête. A partir de là, ma seule stratégie est la suivante : dès que ça ne monte pas, se forcer à courir quelques pas. Ainsi, je suis lancé et cours dès que possible. Mais au moindre faux plat montant, la marche remplace la course. D’ailleurs, les autres traileurs autour de moi ne courent pas plus…

Au ravito du km 38, je m’assieds un peu dans l’herbe, quelques étirements pour le dos qui trinque pas mal, et on se remet en route sous les vivas… de deux enfants 😉

C’est là que cela se complique pour moi, on part pour une boucle d’environ 11 km, mais je pense avoir mis près de deux heures pour la parcourir : montée droit dans la pente, sentier technique, passage de gros rochers, bref, je n’avance presque plus. Heureusement, depuis la fin de la montée des schliteurs, je suis souvent dans le même rythme que mes voisins, ça doit donc être « normal »… Les magnifiques points de vue m’aident à tenir, et puis de toute façon je n’ai pas le choix, il faut que finisse pour accumuler quelques points au challenge interclub ;-). Dieu seul sait combien de course Dan à fait ce weekend…

A la sortie de cette boucle, on nous annonce le ravito à 500m. Il en faudra quatre fois plus pour l’atteindre, et j’y resterai 4 fois plus longtemps que pas mal de coureurs. Il faut du courage pour repartir, on sait qu’on attaque la dernière ascension, mais qu’elle s’annonce peu évidente.

Finalement, je la trouve presque à mon goût, je suis tellement impatient de la terminer pour pouvoir dévaler vers l’arrivée que je garde un bon rythme.

La dernière descente est un chemin assez large et sans trop de pièges techniques, je peux donc débouler à un bon rythme, qui me rassure sur mes capacités à encaisser ce type de course. Ces 4 ou 5 kilomètres me feront le plus grand bien moralement!

Je franchis la ligne après avoir dépassé une petite vingtaine de coureurs dans la descente. cela fait 8h34 qu’on a démarré… Je suis classé 274 ième, mais honnêtement, je m’en fous!

Je suis à la fois soulagé et heureux de cette expérience. Je sais aussi ce qu’il me manque pour mieux « performer » : de l’entrainement d’endurance en plus, mais aussi apprendre à marcher plus vite en montée. Est-ce que des bâtons pourraient m’y aider? Et puis, je n’ai quasi rien mangé, j’avais juste envie d’une baguette au jambon, pas de tuc ou de barre de céréales…

Quelques cocas et bières plus tard, on a repris la route vers la Belgique.
Les copains ont fait 7h14 pour l’un, 8h08 pour l’autre. Je suis assez fier de ne pas être plus loin que cela de leurs chronos.

Deux autres amis, inscrits pour fin mai au marathon de la Maxirace d’Annecy (42 km et 2.700 m de D+), ont participé à la courte distance de 19 km. Depuis, ils ne dorment plus bien en pensant à la course qui les attends!

Il me reste à me fixer de nouveaux objectifs pour cette année, mais je ne me sens pas encore capable de m’inscrire à une course de 80 ou de 110km qui me fait rêver : le trail de Madère.

vidéo : Trail des Roches 2017, on me voit d’ailleurs vers 1min20

Photos : 3 photos de l’organisation et le dénivelé

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